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Photo. Karim Ouadia

SALAH BEDDIARI, poète et romancier originaire de Sedrata

Salah El Khalfa Beddiari est un poète Algérien vivant au Québec. Ex-professeur de sciences physiques, il dirige depuis 1998 le Centre Canadien d’Échange linguistique de Montréal, une école de langues spécialisée. Il est membre fondateur en 2001 de «Passerelle», un organisme littéraire qui fait la promotion de la littérature migrante. Il a lancé en 2012 la maison d’Édition Beroaf. Il est chroniqueur au Huffington post et publie des articles sur la littérature de la diaspora en tant que contributeur. Il a publié : La mémoire du soleil (l’Hexagone, 2000) et Chant d’amour pour l’été (l’Hexagone, 2001); Écrire contre le racisme (collectif, Les 400 coups, 2003); Le Joueur (Beroaf, 2013) et Adel le Sémite (poésie, Beroaf, 2014). Il a également publié plusieurs textes dans des revues spécialisées comme Exit, Moebius, Art Le Sabord.

Le blog MontréalDZ lui consacre une interview que nous publions çi dessous (auteur Samir Ben).

Il évoque les Journées du livre de la diaspora arabe et berbère dont il est l’un des organisateurs. La troisième édition a eu lieu durant le mois d’août dans le cadre du festival Orientalys de Montréal qui reçoit chaque année plus de 150,000 visiteurs. Plus de 50 écrivains et écrivaines de la diaspora (Algérie, Égypte, Irak, Liban, Maroc, Syrie, Tunisie, Yémen) leurs livres et recueils (200 titres) ont été exposés et mis en vente. Une vingtaine de maisons d’édition du Québec et du reste du Canada étaient présentes.

Pourquoi un salon de la diaspora arabe et berbère ?

Il y a trois ou quatre ans,  j’ai été invité dans plusieurs salons de livre à travers le Québec.  Entre autres, le salon du livre de Haïti. Ce petit pays de 10 millions d’habitants avait une vingtaine de maisons d’éditions présentes et 50 auteurs dont 25 du Québec.

Je me suis dit que nous qui venions des 22 pays arabes, nous pourrions faire au moins quelque chose de pareil si ce n’est pas mieux.  

L’année dernière, j’ai fait une petite expérience avec le stand Algérie lors du festival Orientalys de Montréal.  C’était une seule journée consacrée uniquement aux écrivains algériens. En fouillant un peu, j’ai été surpris de découvrir qu’il y avait une vingtaine d’auteurs d’origine algérienne qui vivaient au Canada principalement au Québec. Ils produisent de la fiction, de la littérature jeunesse, des essais.

 

A quel public s’adressent ces auteurs ?

A qui on rapporte ?! C’est toujours un petit problème pour les écrivains immigrants. Car généralement, on rapporte à notre communauté, à notre société. Parfois c’est dans le subconscient on ne le sait même pas. Quand quelqu’un raconte une histoire, c’est trivial pour lui qu’il le raconte à ses compatriotes.

Mais pour les auteurs immigrants issus de cette diaspora arabe et berbère, je pense qu’il y a un problème par rapport à qui on rapporte, à qui on parle, à qui on s’adresse.

De mon point de vue, j’observe qu’il y a pas mal d’auteurs qui sont arrivés ici et qui s’adressent à la société québécoise : regardez, je suis là, je suis arrivé et j’ai une histoire à raconter. Généralement, c’est la nostalgie du pays. Il y a beaucoup de témoignages dans les ouvres des auteurs issus de l’immigration. Généralement, après le deuxième et le troisième livre ça devient un peu différent.

Nous allons discuter de tout cela lors de tables rondes au cours du salon. Le problème de l’édition, et la publication de ces auteurs, les difficultés qu’ils ont à intégrer ce marché…

 

Qu’est ce qui intéresse le lecteur Québécois dans cette production des auteurs de la diaspora ?  Quels seraient les ingrédients du succès ?

Personne ne connait la recette! Il n’y a pas de recette magique.  Il y a plusieurs facteurs qui font qu’un auteur sort du lot : l’histoire, le hasard, la date de sortie, les relations…

Pour nous, le but est de mettre un peu de lumière sur la production littéraire de ces gens qui sont venus d’ailleurs avec un imaginaire différent, avec  un référent culturel différent qui ne passe pas parfois chez le lecteur québécois.

 

 Existe-t-il  une littérature de la diaspora algérienne au Canada ?

Nous avons au moins une quinzaine d’auteurs. Il y a les auteurs qui sont arrivés dans les années 1960 et 970 comme Nadia Ghalem  qui vit au  Canada depuis 1962. Après cette vague, il y a eu un vide parce que la majorité des Algériens venus par la suite étaient des étudiants. Ceux qui sont restés plus dans les sciences exactes et techniques.

Il faut mentionner que Tahar Djaout a étudié à l’université de Sherbrooke. Son premier recueil de poésie  a été publié aux éditions Naamane de la même ville. Rachid Mimouni a fait ses études au Québec à l’Université de Montréal.

Et puis il y a eu la décennie noire qui a connu un bond de la présence algérienne au Québec et au Canada que ce soit des immigrants ou des réfugiés. Beaucoup de cadres algériens sont partis. Au bout de quelques années, ça a commencé à donner des résultats que ce soit des témoignages ou des livres de fiction sur le terrorisme en Algérie et sur la guerre dans les années 1990.Il y a, entre autres,  Salah Belabed qui a publié 4 ou 5 romans.  Moi-même je suis arrivé pendant cette période. Il y a Soraya Benhaddad, qui fait dans la littérature jeunesse.  Zehira Houfani qui a publié chez un grand éditeur, Lux, spécialisé dans les écrits engagés. Le professeur Omar Aktouf aussi.

Il y a Djemila Benhabib qui a eu un grand succès avec son essai Ma vie à contre-coran.  Elle demeure la plus connue. Il y aussi Nassira Belloula. La jeune romancière Katia Belkhodja a publié deux magnifiques romans. Il y a Karim Akouche,  il avait eu des débuts difficiles mais maintenant il commence à s’installer puisqu’il va plus vers la littérature ces derniers temps.  Il y a Hamid Benchaar et Salah Chekirou. On commence à devenir nombreux!

https://lemontrealdz.wordpress.com/
source : ici

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